Dans ses livres aux éditions de boeck (La Pratique Psychomotrice Aucouturier et la méthode Aucouturier) Bernard Aucouturier nous explique :
« La pratique psychomotrice éducative et préventive se fonde sur le jeu spontané de l’enfant, ce langage spécifique pour parler de lui, de son histoire.
Jouer favorise la croissance cérébrale de l’enfant et c’est son moyen d’exprimer quelque chose de son enfance. Jouer est plaisir, c’est un facteur essentiel de sécurisation. Jouer façonne le cerveau de l’enfant, jouer c’est se représenter, jouer c’est se rassurer, jouer c’est apprendre, jouer c’est communiquer, coopérer, jouer c’est créer du merveilleux…
La pratique est un itinéraire de maturation psychologique qui va du plaisir d’agir au plaisir de penser, jusqu’au plaisir de penser l’agir.
La pratique psychomotrice thérapeutique (somatopsychique) réunit le corps et la psyché. L’altération somatopsychique est l’indication majeure de cette pratique thérapeutique. Il s’agit d’aider l’enfant à trouver le lien somatopsychique par le plaisir retrouvé et par des jeux de réassurance profonde, condition pour celui-ci de s’approprier une nouvelle organisation symbolique. Il s’agit de reconstituer un échafaudage psychique et émotionnel, postural et verbal.
Le psychomotricien thérapeute s’intéresse à ce que l’enfant peut faire, plus qu’à ce qu’il ne peut pas faire. Le focus est mis sur la personne, esprit et corps ensemble, et non sur le symptôme. Le plaisir retrouvé peut être le grand organisateur de l’intégration somatopsychique.
La thérapie somatopsychique peut également s’organiser en groupe restreint (4 ou 5 enfants), groupe d’aide, suivant la difficulté de l’enfant.
Le psychomotricien accueille, accompagne l’expressivité motrice, respecte le jeu spontané et écoute les émotions de l’enfant grâce à son empathie tonico-émotionnelle. Il encadre le jeu spontané de l’enfant par des objectifs, un dispositif spatial et temporel, ainsi que par son attitude permettant à l’enfant de vivre son itinéraire de maturation psychologique et éducatif. L’enfant est libre d’agir et de jouer dans un cadre.
Le psychomotricien éprouve toujours un sentiment positif pour l’enfant, met les conditions les plus favorables de sécurité affective et matérielle pour qu’il puisse s’exprimer par le corps et se dire par la parole. Il accueille ses productions comme un témoignage de ce qu’il est actuellement, en comprend le sens, qu’il replace dans l’histoire de l’enfant.
Les relations du psychomotricien, qu’elles soient avec l’enfant ou l’adulte, reposent sur un choix philosophique dans lequel l’autre est toujours considéré comme une personne qui témoigne d’une expérience extraordinaire et unique qui doit être accueillie avec le plus grand respect. Cela favorise l’expression de l’enfant, ce qui est un facteur de maturation du cerveau lui permettant d’être plus disponible à l’apprentissage de tout niveau.
Quelques conseils pratiques à tous les adultes :
Les enfants ont un trésor en eux, il ne faut pas l’abîmer en essayant de leur apprendre trop de choses. Laissons-les rêver et créer leur monde pour s’ouvrir à lui. Laissons-les s’exprimer, vivre et aimer la vie en jouant.
Acceptons et facilitons le jeu spontané de l’enfant, évitons de projeter sur lui nos désirs d’adultes et nos préoccupations personnelles qui ne sont pas ceux de l’enfant, afin que celui-ci s’affirme comme un authentique être de jeu libre.
Prenons le temps de découvrir les capacités de jeu des enfants. Observons-les en train de jouer, jouons avec eux, vivons la gratuité de leurs jeux. C’est penser avec eux, c’est leur attribuer des pensées. Quel bonheur pour l’enfant !«